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L’islam n’est pas soluble dans l’Occident

 Regardons au niveau politique. Y a-t-il de la place pour la réflexion dans l’islam ? La politique en islam, c’est l’établissement du Dar (maison) el islam. Il n’y a donc pas de place pour la liberté et la réflexion dans la politique islamique. Je peux lire le texte d’un frère musulman, c’est impressionnant. « Chaque personne dans la société doit être un islam, un Coran sur deux pattes, ses actes doivent être le Coran, sa foi, son culte, ses moeurs, ses relations, ses pensées, ses émotions, tout son comportement, doivent être un Coran. » Il n’y a pas vraiment de place pour l’individu. L’individu n’a pas de place, ce sont vraiment des sociétés étouffantes et totalitaires. Impossible de se dégager de la matrice.

Autre difficulté pour la « solubilité » de l’islam : l’absence de référence. Même si c’était possible, à qui doit-on s’adresser pour effectuer cette opération ? Il n’y a pas d’autorité représentative de l’islam. Aucun musulman, aucune association islamique peut dire : je représente l’islam, je suis l’islam, je peux réformer l’islam. Des intellectuels musulmans de bonne volonté proposent des réformes tout à fait intéressantes, concoctent « un islam des lumières » mais ces érudits ne représentent qu’eux-mêmes ; ils ne représentent personne. Qui représente l’islam, chaque musulman mais il n’y a aucune instance au-dessus. Personne entre le musulman et Dieu. Donc à qui s’adresser pour proposer une réforme de l’islam, il n’y a aucune mosquée plus importante que les autres.

Vous voyez que toutes ces difficultés s’ajoutent les unes aux autres. Encore autre grande difficulté : l’absence et le refus de recherche, ils ne veulent pas faire de recherche de leurs sources, rejettent toute exégèse de leurs textes. Il y a un refus catégorique, le Coran est divinisé, ils disent qu’ils n’ont qu’un seul Dieu mais le Coran est vraiment divinisé puisqu’ils disent qu’il est incréé, donc l’égal de Dieu. D’ailleurs tous ceux qui entament une exégèse finissent mal,  je pense  à un scientifique allemand, Christoph Luxenberg – pseudonyme – qui a fait une lecture syro-araméenne du Coran. Il a une fatwa sur lui et donc il se cache.

Que peut-on faire, nous, en tant que catholiques confrontés à cette situation ? Nous sommes incapables de dissoudre l’islam. Il faut soutenir les personnes de la communauté musulmane que l’on appelle l’Oumma. Il faut les aimer en charité et en vérité. Il ne faut jamais disloquer les deux. Dans la vérité, il faut les aider avec tendresse et fermeté à rompre leurs chaînes, il faudrait essayer de les faire réfléchir sur leurs origines de l’islam, sur l’origine du Coran, sur la vie du prophète ; il faut les aider à se poser des questions, leur donner des livres qui peuvent les aider à faire la lumière. Et, dans la charité, il faut aussi les aimer, prier pour eux et faciliter leur conversion. Il ne faut pas faire que de la charité attardée comme certains théologiens et religieux « modernes » qui font du dialogue interreligieux un dogme, mais qui ne veulent jamais aborder le problème qui fâche justement, celui de la liberté de changer de religion. C’est un problème qui fâche et dont on doit parler. Il faut les aider à rompre ces chaînes parce que si on ne les aide pas ce sont eux qui vont nous enchaîner.

Ce processus est irréversible, à chaque fois qu’un pays est dirigé par la Charia, il essaye d’enchaîner tout le monde : Regardez le Mali, l’Egypte… Regardez l’histoire : en 900, l’Andalousie était aux 3/4 chrétienne ; en 1000, il n’y avait plus qu’1/4 de chrétiens. Par le poids des conversions, des mariages, des législations, des statuts de dhimmis (statut inférieur) pour ceux qui n’acceptent pas l’islam, par la transmission de la peur et du politiquement correct, le processus d’islamisation se poursuit irréversiblement. Cela va très vite. Il faut dire aussi que dans aucun des 57 pays musulmans, la liberté de cons­cience, de pensée ou de religion n’est envisageable. C’est-à-dire que pour un musulman qui voudrait se convertir c’est la mort, soit la mort sociale comme la Turquie, soit la mort physique comme en Iran. Ce n’est pas possible de se convertir. Le printemps arabe se transforme bel et bien en hiver charia.
 
Clotilde CLOVIS
(extrait de sa conférence 12 ans en terre d’islam, Journées chouannes 2012)
 

Extrait du n° 22 – nouvelle série (février 2013) de Lecture et Tradition

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