Entretiens

Le Message d’Amour du Cœur Immaculé de Marie à Fatima

Entretien avec Mickaël Savigny à propos de la parution du livre du Père Stanislas du Chambon-Feugerolles (Éditions de Chiré, 2016)
Lecture et Tradition : Vous avez rédigé l’avant-propos du livre du Père Stanislas dans lequel vous décrivez les circonstances de la réédition de cet ouvrage, pouvez-vous les résumer pour nos lecteurs ?
M. S. : Avec plaisir, parce qu’en effet ces circonstances sont providentielles, et jusqu’à ce que les épreuves soient sur le marbre, nous avons reçu des petits clins d’œil de la Sainte Vierge ! Tout d’abord, c’est un de nos correspondants de la librairie Dobrée à Nantes qui nous a apporté deux éditions anciennes du Message d’Amour avec le désir de nous le voir rééditer ; un homme âgé, charmant et son éloquence, son parler, choisi, courtois, d’un autre temps malheureusement, a tout d’abord retenu notre attention. Piqué de curiosité, nous avons donc ouvert cet écrin que nous n’avons refermé qu’après avoir achevé la dernière page. Ce fut une immersion totale, bouleversé que nous étions par tant de simplicité, de pureté, de spiritualité toute « digérée » ! De plus, à la fin de l’ouvrage l’auteur recommandait chaleureusement notre librairie de Chiré pour les achats de bons livres, là c’est notre orgueil qui fut piqué ! Enfin de retour à Chiré, nous avons trouvé dans le monceau d’archives une carte fort sympathique écrite de sa main que nous reproduisons dans le cahier photos. La décision était prise…
L. et T. : Personnellement, nous nous souvenons avoir recensé les ouvrages de cet auteur, mais sans le connaître réellement, avez-vous quelques renseignements à son sujet ?
M. S. : Comme je vous le disais, notre curiosité a été véritablement exacerbée par cette histoire, et oui nous voulions en savoir plus ! Nous devons la courte biographie de notre homme à Yves Chiron tout d’abord, au Pères Capucins de Morgon ensuite, à un séminariste de Flavigny et à l’abbé du Chalard enfin !
Le Père Stanislas, en recommandant notre librairie, nous mettait sur la voie. S’il était proche de notre centre, c’est qu’il était sérieusement conservateur, sinon plus… Nous savions qu’il était capucin puisqu’il faisait suivre son nom de la mention o.f.m., qu’il était Français puisque son nom était accolé à celui de sa ville natale comme c’est la coutume chez les capucins. Deux éléments qui nous laissaient espérer qu’il ait fréquenté le Père Eugène de Villeurbanne, le fondateur de la branche traditionaliste des Capucins. En effet, Yves Chiron le mentionne dans son ouvrage qu’il a consacré au Père Eugène. Nous avons donc pris contact avec les Pères de Morgon qui n’ont, conformément à l’esprit de leur fondateur, ni téléphone ni internet. C’est une de leur fidèle toute dévouée, rapide et efficace, qui a servi d’intermédiaire et qui nous a transmis les quelques lignes instructives qui sont reproduites in extenso dans notre nouvelle édition. Nous y apprenons que le Père Stanislas était un excellent théologien, qu’il s’était réfugié après le Concile dans un couvent de Palerme plus rigoureux que ceux de France, qu’il en fut tout de même évincé pour ses positions trop traditionnelles, qu’il finit par rallier la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X et qu’il fut enterré au séminaire Saint-Curé d’Ars de Flavigny. Notre illustre inconnu finissait par se dévoiler et nous confirmait dans notre projet. à Flavigny, le séminariste chargé de l’accueil téléphonique a eu la gentillesse de nous envoyer une photo de la tombe du Père qui nous apprend qu’il est né en 1902 et mort en 1997. Enfin, Monsieur l’abbé du Chalard, assistant du supérieur du district de la Fraternité Saint-Pie X en Italie, qui a côtoyé notre auteur lorsque celui-ci s’est réfugié au sein de la Fraternité, s’est empressé de nous adresser une photo du visage du Père Stanislas malgré son emploi du temps surchargé (il est aussi directeur du Courrier de Rome).
Un grand merci à toutes ces personnes qui ont concouru à la présente édition !
Nous avons été un peu long dans notre « résumé » mais toutes ces péripéties nous ont beaucoup plu et sont pour nous une preuve que la Providence voulait ce livre !
L. et T. : Rien que ça ?! Certes ces anecdotes sont charmantes, mais qu’est-ce qui vous fait penser que la Providence tienne absolument à la réédition du Message d’Amour ?
M. S. : Nous sommes persuadés que ce Message correspond à un besoin. Plus haut, nous avons vu que l’auteur était un excellent théologien, ce n’est bien sûr pas nous qui le déclarons tel, nous ne nous estimons pas capable d’en juger, mais des personnes faisant autorité comme le Père supérieur de Morgon ou une preuve toute simple : sa thèse de doctorat sur la spiritualité de saint Bonaventure. Et comme tout grand intellectuel véritable, le Père Stanislas sait se mettre à la portée de tous. Sa pensée est simple, claire, nette et elle porte. On ne peut pas sortir indemne de cette lecture qui nous met à l’école de Marie. Tout homme de bonne volonté trouvera ici la paix promise et nul besoin pour lui d’avoir fait des études de théologie, c’est d’une clarté et d’une pureté adamantine.
L. et T. : On vous croirait sur parole et nous nous réjouissons de votre enthousiasme mais il nous manque des éléments précis quant au contenu. Qu’apporte-t-il de plus que les ouvrages sur Fatima par exemple ?
M. S. : Pour forcer le trait, nous dirions que les apparitions de Fatima sont un prétexte au cours de doctrine que dispense le Père Stanislas du Chambon-Feugerolles. En réalité, elles sont en filigrane tout au long de l’ouvrage qui s’appuie sur elles et sur les messages pour rappeler judicieusement toutes les vérités fondamentales de la Foi catholique, les expliquer et les jeter comme bouées de sauvetage à notre monde déboussolé. Cette citation du Père : « certaines vérités sont d’une importance telle que nul homme, s’il les ignore, ne peut être justifié » est terrible comme sentence n’est-ce pas ? Elle est la base de son apostolat, il veut nous sortir de notre ignorance et surtout de notre indifférence. « Quand l’homme n’écoute plus Dieu, c’est l’heure de Marie » nous dit-il encore et il le prouve en exposant les leçons de catéchisme que la Sainte Vierge vient enseigner à tous les hommes et particulièrement aux pêcheurs. Elle se fait l’écho du message de Dieu, l’écho de l’Évangile pour renouveler notre vie chrétienne, pour nous rééduquer. La Sainte Vierge et son serviteur capucin dissertent donc sur cet océan de lumière qu’est la Sainte Trinité, sur les grands mystères de l’Incarnation, de la Résurrection, de l’Ascension, de la Rédemption, de l’Enfer ; le tout accompagné de conseils pour grandir en sagesse : haine du péché, devoir de réparation, repentir, prière… Nous en profitons pour souligner les très belles pages sur la contrition parfaite, contrition dont il ne faudrait pas croire qu’elle soit réservée aux seuls saints, et qui est une preuve de l’Amour incommensurable de Dieu pour ses créatures.
Nous insistons particulièrement sur le fait que cet ouvrage doit être mis entre toutes les mains. Les plus avancés dans la vie spirituelle y trouveront des rappels fructueux et devraient l’offrir à tous ceux qui se sont éloignés de la Foi ou qui n’ont pas eu la chance de bénéficier d’un enseignement catholique sûr. Il faut diffuser largement, très largement ce vade-mecum !
L. et T. : Souhaitons que votre appel soit entendu et permettez-moi pour conclure de citer le préfacier, l’évêque de Leiria, diocèse où se trouve Fatima et qui confirme joliment ce que vous venez de dire.
« Je ne sais vraiment quoi y admirer le plus : la richesse et la profondeur de la doctrine, ou la souplesse et la clarté d’un langage accessible à toutes les intelligences. Je peux affirmer que c’est une des expositions les plus claires et les plus complètes que j’aie jamais lues sur le Message de Notre-Dame de Fatima. » (Mgr José Correia da Silva, 1954).
Propos recueillis par Jérôme SEGUIN
Extrait du n° 60 – nouvelle série (avril 2016) de Lecture et Tradition

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