Autre

Le livre et la lecture

Extrait de l’allocution de clôture des 44èmes Journées chouannes (7 septembre 2014), par François-Xavier d’Hautefeuille.
Vous en êtes – j’en suis certain – tous convaincus : le livre et la lecture sont les supports de la transmission de la connaissance. L’écrit et la lecture sont les miroirs de la civilisation qui se transmet de génération en génération.
La chute inquiétante, non seulement du nombre de lecteurs, mais aussi de la lecture, à savoir que les gros lecteurs d’aujourd’hui lisent moins que les gros lecteurs d’hier, est significatif d’une crise intellectuelle et morale très forte. Est-ce une fin de civilisation qui se prépare ? Comment la génération montante pourrait-elle transmettre le flambeau qu’elle a reçu puisqu’elle ne fait même pas l’effort de prendre connaissance de ce flambeau ?
Aussi, je me suis posé quelques questions et j’ai cherché à y répondre : Pourquoi lire ? Comment lire ? Pourquoi le livre ? Pourquoi la revue ? Et, enfin, pourquoi et comment développer le goût de la lecture ?
Pourquoi lire ?
« Tout homme désire naturellement savoir », nous dit Aristote. Aussi la lecture est-elle naturelle à l’homme puisqu’elle lui permet de savoir. La lecture est nécessaire à la formation de l’esprit de nos enfants, de l’orthographe, la grammaire, la culture générale…
Pourquoi lire ? Mais parque qu’en lisant, on apprend ! La connaissance s’acquiert par la lecture. Le vocabulaire aussi. La formulation aussi.
C’est en lisant de plus en plus que nos capacités à lire s’améliorent. Ceux qui lisent peu devraient faire l’essai de lire régulièrement, car l’habitude facilite les choses.
Je peux lire pour me divertir, pour m’évader, pour réfléchir. Et je crois qu’il ne faut négliger aucun de ces caractères de la lecture… Je ne remercierai d’ailleurs jamais assez mes parents de m’avoir donné ce goût pour la lecture, lu des livres, raconté des histoires.

Comment lire ?
En analysant, pour apprendre à raisonner par soi-même, en comprenant ce que l’on lit et en mémorisant le principal. Car comment tirer profit des conclusions des autres, si l’on ne comprend pas bien, ou si l’on ne mémorise pas leurs écrits ? Si l’on en retient que le cadre, le thème, « la problématique » ? Ainsi, travailler l’analyse, c’est construire sa mémoire à long terme. Quand on lit, il faut se poser des questions, il faut réfléchir. La lecture bénéfique est une lecture active pour les jeunes gens ! Il faut remettre à l’honneur la lecture à voix haute, et veiller à ce que les yeux du lecteur ne soient pas en avance sur sa voix. Il lui faut prendre le temps de se représenter une scène, de disséquer le texte afin d’en découvrir « la substantifique moelle » si chère à Montaigne. C’est ainsi qu’il pourra découvrir peu à peu la lecture entre les lignes et entrevoir la lumière. Un ouvrage, c’est un message que l’auteur nous confie.
Pourquoi le livre ?
Sentez-vous le papier glisser sur vos doigts lorsque vous tournez une page ? Quelle différence avec le doigt qui glisse sur l’écran d’une tablette ! Le livre est un objet qu’on peut emporter partout avec soi, qu’on peut prêter et se passer. Donner même ! Un cadeau facile à offrir, à tout âge et dans tous les domaines. Un cadeau qui honore celui qui le fait comme celui qui le reçoit. À ce propos, je me souviens d’un ami qui disait que l’on pouvait se faire une idée juste d’une personne… simplement en regardant les livres qui composent sa bibliothèque ! Nombre de jeunes ne lisent plus, et n’ont aucune attache avec le livre en tant qu’objet, et c’est fort dommage. Là encore, l’Éducation nationale aidant, c’est une autre façon de déraciner nos intelligences, et c’est l’œuvre de la Révolution, comme le disait si bien notre ami Pichot-Bravard hier après-midi. Quand on veut mettre à mal la vieille France, la Chrétienté, la famille et tout ce qui va avec, on s’attaque à la transmission ou, mieux, à la Tradition. Or, il est évident que le livre est un vecteur : le livre se transmet (en tant qu’objet) mais il transmet également (et c’est le plus important à mes yeux) des idées, bonnes ou mauvaises. À nous de savoir choisir les bons livres, et de constituer une bibliothèque dont nous pourrons être fiers, à juste titre, et que nous lèguerons, plus tard, à nos enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants…


Extrait du n° 41 – nouvelle série (septembre 2014) de Lecture et Tradition

 

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