Entretiens

Entretien avec Xavier Martin

Entretien avec Xavier Martin (extrait) paru dans notre n° 74 (nouvelle série, juin 2017) - Propos recueillis par Jean-Baptiste Geffroy

Jean-Baptiste Geffroy : Xavier Martin, je rappellerai brièvement que vous êtes professeur émérite à l’université d’Angers où, pendant quarante ans vous avez enseigné l’histoire du droit et des idées. Historien du droit, c’est-à-dire pleinement historien et pleinement juriste. Cette double formation et cette double compétence expliquent le contenu de vos publications, très nombreuses et d’une grande portée scientifique. L’ensemble de votre production porte sur une période et un sujet bien circonscrits : le XVIIIe siècle, particulièrement la période des Lumières et la Révolution française.

Xavier Martin : Période circonscrite, oui, qu’en sont venues à amplifier, au fil du temps, les premières décennies du XIXe siècle. Surtout, période intense, puisqu’elle inclut la Révolution, qui à elle seule est un maelström de faits, de mots, d’idées, et qu’en outre s’y nichent les codifications (1801-1810), lesquelles aussi, par hypothèse, à l’historien du droit, mettent du pain sur la planche. Par ailleurs, comme peu à peu s’est imposée, car éclairante (et passionnante), une démarche d’esprit transdisciplinaire, je bats en fait de vastes champs, ce qui m’instruit, – et au besoin m’entretiendrait dans la conscience de mes limites.

J.-B. G. : Comment, à l’aube de votre carrière, s’est opéré ce choix ?

X. M. : Il n’y a pas eu de choix à l’aube de ma carrière, mais, en cours de route, une dérive fortuite, ou providentielle. Mes efforts se portaient sur le droit coutumier de l’ancienne France, particulièrement des provinces de l’Ouest, et spécialement du Maine et de l’Anjou, sous le rapport de la façon dont les populations avaient « vécu » leur système coutumier : dossier subtil, en des contrées où les habitants ont l’exquise sagesse de s’exprimer peu, et où l’historien – j’exagère à peine – parfois ne progresse que par recoupements de parlants silences. Cette randonnée au tréfonds de l’identité territoriale, de ses finesses et de son charme archaïsant, aurait suffi à mon bonheur intellectuel, et peu ou prou m’eût immergé dans la richesse patrimoniale et culturelle de ma contrée.

Et puis un jour, pour enrichir mes enseignements, donc à des fins exclusivement pédagogiques, m’est venue l’idée de dépouiller, page après page, l’immense corpus documentaire de l’élaboration législative du Code civil. Cette initiative, banale à mes yeux, en réalité était insolite : je ne l’ai compris qu’a posteriori. Elle m’a gratifié d’une révélation, presque d’un séisme : sur un point majeur, tous les manuels de droit civil, en ouverture, disaient, me semblait-il, le diamétral contraire de la réalité. Quel point majeur ? La conception de l’homme qui avait inspiré la codification. Elle était prétendue, par nos meilleurs ouvrages, très haute et optimiste, bref, exaltée, spiritualiste, etc. Or il était clair, dans la rhétorique des auteurs du Code, que pour l’essentiel, ils avaient en tête un modèle humain totalement inverse, qui fleurait nettement le pessimisme, le matérialisme, et la réduction. L’homme en vue duquel ils légiféraient ? Une petite machine mue par l’égoïsme. Telle était du moins, de façon diffuse, la tendance marquée, le « portrait-robot » en voie d’émergence, devant mes yeux ronds.

Cette révélation fut pour moi un choc. Il appelait réflexion et approfondissement, donc un rebours chronologique : d’où venait donc cette étrangeté ? Là est l’origine de mon itinéraire, donc celle de mes livres. Il n’y eut pas « choix » : je n’ai rien projeté, j’ai été projeté ! Et ce n’était plus « l’aube de ma carrière ». Le reste a suivi, chapelet d’étonnements, un à un digérés. Sur la même voie, trente ans plus tard et davantage, des étonnements surviennent toujours. Je m’étonne même parfois d’être encore étonné. Les péripéties très circonstanciées de cette aventure, souvent pittoresques, je les ai narrées dans mon Retour sur un Itinéraire. Du Code Napoléon au Siècle des Lumières (DMM, 2010) [1].

J.-B. G. : L’axe déterminant de vos recherches est un axe anthropologique, c’est-à-dire qui porte sur l’être humain, l’humanité, comme point d’accroche et comme critère d’explication de cette période du XVIIIe siècle et de l’histoire révolutionnaire. Cet axe original, et qui, si l’on peut dire, fait votre « marque », serait donc le produit de ce premier déclic ?

X. M. : Exactement. Quoique rien ne m’y eût préparé, je n’ai plus lâché ce fil d’Ariane inattendu, dont l’importance de principe était manifeste (la conception fondamentale qu’on a de l’homme !), et qui s’avérait gros d’éclairages neufs. En même temps, j’étais et demeure surpris que les collègues universitaires, souvent plus savants que moi, négligent entièrement cet angle d’approche « anthropologique », voire l’estiment saugrenu, tout en restant sans voix devant des résultats dont ils sont contrariés. L’un d’eux, un jour, m’a objecté dans un couloir, l’œil tristement inexpressif : « C’est de la philo », – grandiose illustration des méfaits douloureux qu’induit à l’occasion, dans le champ du savoir, un quant-à-soi trop étriqué des disciplines.

J.-B. G. : Le caractère spontanément « rétrospectif » de votre démarche vous a-t-il conduit à inventorier la Révolution avant les Lumières ?

X. M. : Je n’aurais su faire autrement. La confection du Code civil – 1801-1804 – fait suite immédiate à la décennie révolutionnaire. Des travaux préparatoires y afférents, en même temps qu’une vision pessimiste de l’homme (étonnante, je l’ai dit) se dégage une image nettement péjorative de la Révolution, elle-même, a priori, assez peu attendue. Entre les deux ? Un lien probable, à vérifier, naturellement, en remontant dans les années. La première « remontée » ne fut pas même à 1789, mais à cinq ans seulement, à 1794. La période « post-thermidorienne », second versant de la Révolution, qui va de l’élimination de Robespierre (27 juillet 1794) au coup de Brumaire (9-10 novembre 1799), est pessimiste, effectivement, sur l’être humain. Le traumatisme de la Terreur a d’autant plus « porté », que cinq ans plus tôt l’on avait rêvé d’un bonheur facile. Durant un temps, j’ai fignolé mes analyses à ce niveau d’explication, satisfaisant : s’élucidait avec clarté, de cette manière, le pessimisme, quant à l’homme, des rédacteurs du Code civil, trait visiblement « post-thermidorien », ce qui incidemment était invitation à relativiser la césure de Brumaire. Et l’arrière-fond philosophique de tout cela était en fait de type « hobbesien » – révélation frappante, peu douteuse à tout prendre, et néanmoins problématique à faire entendre et accepter [2].

Le sort voulut qu’alors survînt, riche en colloques, le bicentenaire de 1789, occasion de « tester », trois ou quatre fois, ces trouvailles récentes. La confrontation m’inquiétait beaucoup. D’abord, j’allais jouxter ici des spécialistes confirmés de la période en cause, à laquelle, comprend-on, je ne touchais moi-même que depuis peu d’années. Qui plus est, mon propos avait un autre objet que de servir la gloire de la Révolution, ce qui dans ces cénacles est plutôt téméraire, et tout spécialement dans l’enfièvrement des ébullitions commémoratives. Ces gens étaient savants, fervents et susceptibles, – et ils seraient en force. Enfin, me faut-il dire, et ce n’est pas le moins, je doutais de mes propres apports, tant la fibre en était improbable au regard de la vulgate académique. Pour tout dire je craignais (et souhaitais ?) qu’à bon droit l’on ne fît qu’une bouchée de mes propositions, me renvoyant ipso facto à mes études plus provinciales.

À mon étonnement (un de plus), aucune anicroche. Pas une objection, des silences figés, des sourires contraints, et ponctuellement, en aparté, mais à la stupeur de deux ou trois témoins, à la mienne aussi, l’enthousiaste adhésion d’un des ténors de la doxa – disons : (pour le moins) marxisante – de l’historiographie révolutionnaire en France. Tous deux depuis, de loin en loin, avons pérennisé quelques échanges courtois, et il vient même, dans des souvenirs, de reconnaître à mes travaux « une redoutable lucidité » ; j’ai eu la faiblesse d’en être touché, et méditatif sur le choix des mots.

J.-B. G. : À vous écouter, n’est-on pas fondé à considérer qu’on aurait pu en rester là ? L’étonnement premier, quant au pessimisme anthropologique de 1804, n’avait plus lieu d’être : n’aviez-vous pas en main la clé du paradoxe ? Pourquoi un pas supplémentaire de remontée, vers les Lumières ?

X. M. : Avoir rendu compte du pessimisme du regard des rédacteurs du Code civil sur l’être humain était satisfaisant, sans doute ; mais assez tôt, diffusément, j’ai entrevu que là n’était qu’un pan de la tâche, et pas le plus déterminant. À les lire, je sentais qu’il y avait davantage, qu’il y avait plus radical ; sous-tendait en effet leur propos, semblait-il, une vision réductrice de l’humain : une réduction à l’organique, une réduction au mécanique (lesquelles d’ailleurs, en bonne rigueur, eussent pu s’exclure). Était-ce aussi une retombée du traumatisme de la Terreur ? Dans mon premier élan, je l’avais voulu croire, et de l’ensemble, fagoté un peu trop vite un seul paquetage. Mais voilà que maintenant, dûment aiguillonné par la curiosité à titre exploratoire, d’un pas mal assuré, je tâtais le terrain du premier versant révolutionnaire, picorant çà et là dans son inépuisable logorrhée. Or dès cette première phase de la Révolution, des tics de langage, chez nos philanthropes, laissaient entendre effectivement, comme sous-jacente, cette réduction. Perspective intriguante : la vision volontiers mécaniste de la société, de la constitution, à strictement parler semblait devoir exclure – exorbitante amputation ! – le libre arbitre en l’être humain. Or c’était dès avant la Terreur. Constat troublant, pour un naïf, dans une Révolution labellisée essentiellement libératrice, portant aux nues l’Humanité, etc.

J.-B. G. : N’est-ce pas alors que vous êtes « tombé » sur la phrase percutante de Sieyès, que vous aimez citer ?

X. M. : Oui… J’hésitais même ici à récidiver, crainte de paraître radoter… Sieyès, en juin 1789, joue un rôle clé dans la rupture. Or au cœur du livre où six mois plus tôt il se donne la peine de théoriser cette opération (le fameux Qu’est-ce que le Tiers État ?), saute aux yeux ceci : « Jamais on ne comprendra le mécanisme social si on ne prend pas le parti d’analyser la société comme une machine ordinaire ». Ces mots décisifs, pointés en feuilletant simplement l’ouvrage, et qui semblaient, – c’était un comble, – n’avoir jamais intéressé personne, m’ont longtemps trotté dans la tête. Sieyès, reconnu pur produit des Lumières, et symbole même de l’explosion « libératrice » dont nous parlons, en exprimant les choses ainsi, réduit clairement les citoyens dont est tissée la société à un statut ontologique de simples rouages. N’est-ce pas, en soi, exorbitant ? Et n’est-il pas plus énorme encore que nul n’y prête attention ? Car on touche ici à du décisif, du fondamental : au regard de quoi, la pure dialectique de l’optimisme ou du pessimisme a son importance, mais superficielle.

Durant quelque deux à trois ans, je fus dans une situation étrange. J’étais fondé à présumer qu’en repérant et en tirant le fil anthropologique des Lumières françaises, « tout » allait venir, et que sous ce rapport elles risquaient d’apparaître pour le contraire de ce dont on les créditait (ce jugement de valeur compliquant la chose). Mais concrètement, que faire ? L’ampleur de l’enjeu n’aurait pu souffrir une enquête sommaire. Par où commencer ? Le temps nécessaire, la force mentale, me faisaient défaut pour y aller voir. Et j’enseignais, méditatif, la ritournelle académique sur les Lumières… Tout au plus énonçais-je sobrement quelque doute. Mais, brochant sur le tout, vu l’amplitude « copernicienne » du retournement qui se profilait, j’inclinais aussi à douter moi-même de mon propre doute.

Et puis, une conjoncture favorable a pris tournure, un déclic s’est produit – je ne peux, ici, que renvoyer à mon Retour sur un Itinéraire. Et l’immersion dans les Lumières a commencé, les fruits passant très vite « la promesse des fleurs ». Jusqu’alors, tout au plus m’autorisais-je à dire : des gens qui tiennent la société pour une machine ne peuvent admettre, logiquement, un libre arbitre en l’être humain. Bref, en la matière, prioritairement je les soupçonnais de se contredire. Il n’en était rien. Ils étaient logiques ! L’impossibilité du libre arbitre, certains d’entre eux, et non des moindres, avaient consacré des livres entiers à la démontrer ! Et les autres aussi en faisaient profession, comme d’une évidence. J’écarquillais les yeux, et fébrilement ouvrais des pistes, et testais des filières latérales, accumulant les recoupements et références…

J.-B. G. : La vue réductrice des Lumières sur l’homme, telle qu’elle ressort de vos ouvrages, est quelque chose d’ample et de cohérent, qui enveloppant la thématique du libre arbitre, l’excède un peu. Vous est-il possible de la résumer, pour nos lecteurs ?

X. M. : Réduction de l’homme à l’organique, absence de frontière entre l’humanité et l’animalité, réduction de tous les phénomènes d’intériorité à une chimie (automatique, par hypothèse) des sensations (avec refus problématique de prendre en compte, dans la sensation, la part de conscience et ce qu’elle implique), réduction de l’homme et de l’animal à des mécaniques, qui ont pour carburant l’intérêt égoïste, réduction de toute « volonté » à la pulsion machinalement conditionnée qui dans l’instant commande le geste ou la parole, ou l’abstention… Diderot a tout dit en quatorze mots : « L’homme et l’animal ne sont que des machines de chair ou sensibles »… L’exégèse de ce sobre et limpide énoncé suffirait à nourrir un traité complet de l’anthropologie des Lumières françaises, qui demeure sous-jacente dans la Révolution, et qui affleure, au minimum, dans les travaux préparatoires du Code civil. Diderot écrit ces mots dans un ouvrage où un « spécialiste », de la Sorbonne, invite à goûter « toute la fraîcheur de son humanisme », parlant là sans rire. On mesure le problème !

J.-B. G. : Précisément, quelles réactions a suscitées cet approfondissement de vos découvertes ?

X. M. : D’autres colloques de bicentenaires, en 1992 (la République) et 1993 (soulèvement vendéen, sévère intensification du bonheur national…) rendaient possible un nouveau test. Là, clairement j’ai déplu, à certains. Ayant eu l’intuition d’appliquer au dossier vendéen – comme ça, « pour voir » – les catégories anthropologiques des Lumières, je me suis trouvé en mesure de démontrer, à la faveur d’un de ces colloques, avec une facilité que je n’ose dire déconcertante, que le massacre était, moins une entorse aux « grands principes » des philosophes en général, que tout simplement la mise en action de leurs convictions anthropologiques. Les insurgés, effectivement, pouvais-je montrer, n’étaient éligibles ni aux droits du citoyen, ni aux droits de l’homme, n’étant en bonne rigueur, dans la logique du temps, par leur comportement, par leur positionnement, ni citoyens, ni hommes. La démonstration tressait en bouquet force citations, d’une part des philosophes, et d’autre part des exterminateurs, à Paris ou sur le terrain. La congruence était frappante, excédant de loin mon pressentiment. Animalisation, sous-humanisation des peuples insurgés, notamment, ne prêtaient guère à doute, procédant des Lumières en droite ligne, et facilitant psychologiquement l’extermination.

L’affaire donna lieu à un incident, qui tourna au sketch. À la tribune où je parlais, le collègue organisateur des journées, loin de me dire sa gratitude confraternelle pour l’effort de renouvellement des perspectives (et les fatigues du déplacement), crut vivre un naufrage de son grave colloque (sur « Les Déclarations des droits de l’an I » : une belle affiche !), il rougeoya comme un bonnet républicain ou une tomate, se fit colère, et voua l’intrus aux gémonies, sans glapir – forcément – un début d’argument raisonné. Le président de séance, abruti d’honneurs de carrière, désertant son rôle de « modérateur », crut approprié à la circonstance d’y aller de sa petite vilenie. Son estimation s’avéra fautive : toute l’assistance, hélas nombreuse, était hilare. Seule une dame sèche et toute en nerfs, au premier rang, précipitée à leur secours, battit des mains frénétiquement, contribution insuffisante au difficile maintien à flot de l’impayable Titanic en perdition… La scène se passait à Poitiers. Il me semble, d’ailleurs, que vous étiez présent.

J.-B. G. : Je m’en souviens comme si c’était hier. Je ne suis pas le seul. J’ai vu le choc, je dirais presque la panique que votre réflexion pouvait produire sur les gardiens du temple…

X. M. : Cette expérience désopilante, qui était la seconde du genre en un an, eut quant à mon parcours, un heureux effet d’accélération. Je n’avais, jusqu’alors, consigné le résultat de mes recherches que dans des publications universitaires (revues et Actes de colloques), dont la grande vertu est qu’on est certain d’y être peu lu. Ces textes, tout de même, me vaudront une nomination fort inopinée, en 2001, au « Comité scientifique pour la célébration du deuxième Centenaire du Code civil », trois ans plus tard. Mais dans l’immédiat allait sonner l’heure de franchir un pas : j’éprouvais enfin, devant l’inconvenance, l’inéducation, des contradicteurs dénués d’arguments, l’opportunité de risquer un livre. Par chance providentielle, un patient éditeur m’ « attendait ». Un an ou deux auparavant, Monsieur Paul-Louis Michaux, de « Dominique Martin Morin » (DMM), qu’avait atteint l’un de mes articles (on n’est jamais assez prudent), m’avait « tendu une perche », pour le cas où, pour le jour où… : il était « prêt ». L’Angevin, non brusqué, n’avait pas dit non. Je reste persuadé – quoique lui-même dise n’en rien croire – que n’eût été cette obligeante initiative, alors que nous ne nous connaissions pas personnellement, je n’en serais jamais venu à rédiger des livres. Lire la suite dans notre numéro

[1] –  Une version allégée a été en même temps éditée : Trente Années d’Étonnement. Péripéties d’une randonnée intellectuelle (DMM, 2010).

[2] – Sur ce point précis, de grande importance, mais un peu trop long à circonstancier, cf. mon Mythologie du Code Napoléon (DMM, 2003), le chapitre 2.

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